« Du 11 au 17 Août «
L’entrée au Botswana
À l’entrée du Botswana, c’est une première pour nous, il faut traverser un pédiluve pour désinfecter les pneus du véhicule. Il n’y a pas qu’Uyo qui y passe, nous aussi devons sortir pour désinfecter les semelles de nos souliers. Après avoir suivi le protocole en bonne et due forme, nous voilà sur les routes du Botswana. Le pays est très sauvage, nous apercevons déjà des buffles au loin.
Nous sommes en fin de journée. Avant que le soleil ne disparaisse derrière l’horizon, nous passons à l’aéroport et au poste d’entrée du parc national Chobe. Un premier arrêt est nécessaire pour récupérer les bagages en soute de nos deux invités. Ils n’avaient pas suivi la correspondance et sont arrivés 24 heures plus tard. Pauline et Quentin ont des petits cadeaux pour nous dans leurs bagages : des pièces automobiles pour Uyo et du bon fromage pour nos estomacs de français.
Chobe et la vie sauvage
A l’entrée du parc national de Chobe, nous glanons des informations sur l’état des routes, le prix et les horaires d’ouverture pour le lendemain.
18h30, il fait déjà nuit, nous partons de l’autre côté de la ville pour camper au bord de la rivière. Dans l’obscurité, nous avons du mal à nous repérer sur ce grand terrain vague, sans trop de routes tracées. Nous finissons par garer Uyo derrière des bosquets, à l’abri des regards. Le dîner est expéditif, il ne faut pas traîner car des animaux sauvages rôdent dans les parages et nous n’avons pas fait de feu. À peine montée dans la tente, Laurène réalise que les buissons au loin ont bougé. Il s’avère que ce sont des éléphants. Une partie du troupeau passe à moins de 10 mètres de nous. Plus un bruit, il ne faut pas les effrayer. Bien qu’il fasse nuit, la pleine lune éclaire ces grands pachydermes que nous observons depuis nos fenêtres. C’est un moment intense, plusieurs émotions se mélangent entre excitation, émerveillement et appréhension que l’un d’eux ne vienne renverser Uyo. En quelque sorte, le safari a déjà commencé.
Il se poursuit officiellement dans le parc le lendemain. Les paysages de Chobe sont bien différents de ceux que nous avons parcourus jusqu’ici. Des routes de sable profond serpentent au milieu des bosquets. Aux abords de la rivière, le sable blanc se mêle à la végétation verte entretenue par l’humidité des rives. La vue plus dégagée offre des points d’observation sur des kilomètres. En descendant vers la rivière, nous voyons une lionne tapie dans le sable à droite qui guette un impala. Elle traverse devant le véhicule et se met en course, disparaissant dans la végétation sur la gauche. Le spectacle n’est que de courte durée. En repartant, Valentin voit dans son rétroviseur la lionne qui revient. Elle s’assoie et nous regarde. On dirait presque qu’elle prend la pause pour les photos. Elle est rejointe par une de ses congénères. Nous sommes seuls avec elles et profitons de l’instant. Une troisième lionne vient s’ajouter à la petite meute. Un véhicule de safari vient se joindre au spectacle. Il prévient tous ses collègues de notre trouvaille. Quelques minutes plus tard nous sommes envahis…
Les lionnes quant à elles, se mettent en marche. Elles observent des buffles et semblent déterminées à chasser avant qu’il ne fasse trop chaud. Nous suivons la traque de loin. La tâche n’est pas aisée, elle sont vites repérées et à chaque tentative d’approche, le buffle fait face et intimide les félins avec ses cornes. Le petit jeu continue une demi-heure sans succès pour les trois demoiselles aux longues incisives. Saviez-vous que pour les lions, le taux de réussite d’une chasse n’est que de 25% ? C’est néanmoins plus élevé que celui des animaux qui chassent seuls.
Nous sommes ébahis par la densité d’éléphants aux abords des points d’eau. Ils se suivent par groupe telle une transhumance. Ils sont des centaines à défiler dans les plaines le long de la rivière Thebe. Dans le même tableau, en arrière plan, un troupeau d’impala cohabite avec les phacochères. Et au premier plan, des girafes écartent les pattes pour brouter l’herbe et boire. Elles se mettent dans des positons improbables pour que leur tête puisse atteindre le sol.
Dans les terres, nous voyons pour la première fois un hippotrague noir, ses longues cornes courbées vers l’arrière nous font penser à un bouquetin.
La journée se termine par un ensablement. Nous devons sortir de la voiture pour installer les plaques et pousser le véhicule tout en gardant un œil sur l’arrivée de potentiels prédateurs. Ce matin, les lionnes longeaient cette même route. Nous sortons rapidement de cette situation inconfortable. Ce qui nous laisse le temps d’admirer le soleil flamboyant descendre derrière la rivière. Les lionnes reviennent nous dire au revoir pour clôturer la journée.
Nous retournons à notre spot de camping sauvage à côté de la rivière pour la nuit. Nous ne voyons pas grand chose, mais nous entendons un hippopotame qui barbote non loin de nous. Il ne va pas falloir tarder si nous ne voulons pas nous retrouver nez à nez avec lui.
Demain, nous prévoyons une journée au garage pour remplacer les noix de cardans avant et un roulement. Pour l’après-midi, nous comptons la passer sur la rivière Thebe, pour observer les animaux sous un autre angle.
Elephant sand
Sur notre route, nous croisons le camping Elephant Sand. Nous en avons beaucoup entendu parler. Installé autour d’un point d’eau, il donne l’une des meilleures vues pour observer les éléphants de près, de très très près. C’est un peu de la triche car c’est une certitude que l’on peut en observer en grande quantité. Mais c’est aussi un bon moyen de les observer sous toutes les coutures et en toute sécurité.
Autour de midi, le spectacle commence. Les familles viennent se désaltérer et se rafraîchir dans l’eau. Nous nous émerveillons à observer les mouvements des éléphants : leurs énormes pattes qui s’affaissent sous leur poids, leur trompe qui aspire et projette de l’eau sur leur corps, leurs longues oreilles fines qui s’agitent pour les rafraichir. Très attentifs au bruit, ils s’arrêtent parfois en pleine action, telles des statues, pour évaluer le danger. Une fois rassurés, ils reprennent leurs mouvements normalement. Ils se reposent aussi parfois autour de ce point d’eau. Ils déposent alors leur longue trompe sur l’une de leurs défenses et ne bougent plus pendant de longues minutes. Une fois repus et badigeonnés d’un mélange d’eau et de terre, ils repartent dans la même direction que lorsqu’ils sont arrivés. Ils sont remplacés très vite par une autre famille. C’est un enchaînement régulier qui nous amène à voir finalement une centaine d’éléphants.
Le soir, nous faisons un feu pour nous réchauffer et manger quelques chamallows, tout en observant les éléphants qui, sans un bruit, continuent à venir se désaltérer. C’est impressionnant comme cet immense animal peut être aussi discret.
Le lendemain nous voguons vers le sud et ses étendues de déserts salés, connus sous le nom de Salt Pan. Lorsqu’elles sont inondées, c’est ici que les flamands roses viennent se reproduire.