#27 Rencontre avec les San, premier peuple de Namibie

#27 Rencontre avec les San, premier peuple de Namibie

« Du 29 Août au 4 Septembre 2022 »

La nuit sous le baobab

Nous avons quitté le Botswana par la petite frontière de Dobe. Quelques kilomètres plus loin, nous bifurquons en direction d’un village. Valentin coupe le moteur à l’ombre d’un gigantesque baobab. Ça tombe à pique pour le déjeuner ! Nous sommes si bien protégés que nous décidons de rester pour la nuit.

Nous ne tardons pas à rencontrer quelques villageois, dont Barnet, qui vient nous saluer. Nous découvrons la langue à cliques des bushmen aussi appelés San. Un seul mot peut comprendre de multiples claquements de langues. Malgré nos efforts, nous ne sommes pas très bons pour parler Khoisan. Claquer la langue en prononçant une voyelle simultanément nous est impossible, ce n’est pas faute d’essayer.

Quelques heures plus tard, Barnet revient accompagné d’un vieil homme. C’est le chef du village, Il tenait à nous rencontrer. Pour dormir ici, comme c’est une zone protégée, il faut s’enregistrer. Les touristes ne sont pas communs dans cette région. La preuve en est, les derniers visiteurs inscrits sur le registre sont venus en 2019.

À la nuit tombée, Barnet est de retour. Il veut s’assurer que tout va bien pour nous et que nous ayons suffisamment de bois. Pour se protéger des éléphants, il faut entretenir notre feu. Toutes les nuits, ces gros pachydermes traversent à proximité du village. Dans le noir ils sont plus dangereux, ils peuvent nous écraser sans s’en rendre compte. Un autre moyen de les éloigner est de faire du bruit. Au loin, on entend les villageois qui chantent. C’est leur cérémonie avant le dîner. Notre repas est prêt, nous invitons Barnet à se joindre à nous. Ce soir, c’est pâtes au brocoli. Entre deux bouchées, il nous raconte les difficultés de son peuple à s’intégrer dans la société Namibienne.
L’école primaire est gratuite mais la famille doit acheter les cahiers et stylos. L’enfant doit aussi avoir une tenue propre, un savon et un sac; sans quoi il se retrouve souvent humilié par ses camarades et finit par lâcher l’école. C’est le cas de Barnet. Sa famille ne pouvait pas le soutenir financièrement et sous la pression et le manque de matériel, il a été obligé de quitter l’école.

Les bushmen, maintenant sédentaires, élèvent des vaches qu’ils revendent aussi à la ville la plus proche. Une vache leur rapporte environ 8000N$. Aujourd’hui, ils laissent les vaches brouter où bon leur semble, seulement certaines ne reviennent pas toujours. Ils ne peuvent pas les enfermer dans un enclos car la région est très sèche et l’herbe se fait rare. Ils ont actuellement un projet de création d’un champ. Malgré le climat aride, ils souhaitent tenter de faire pousser du maïs. Lors de notre visite, ils étaient en pleine construction des barrières du champ pour protéger les futurs cultures des animaux sauvages : éléphants, kudu, élans,…

Pour en apprendre plus sur la culture San et les changements qui se sont opérés sur cette tribu au fil des années, nous sommes allés dans un Living Museum. Des hommes et femmes en tenues traditionnelles (qu’ils ne portent plus aujourd’hui), nous font découvrir leur ancien mode de vie et nous explique leur histoire. Pour en savoir plus, nous avons fait une vidéo à ce sujet.

Le retour à la « civilisation »

Après 4 jours de pistes, Il ne nous reste plus que 60 kilomètres pour rejoindre la route goudronnée. Nous finissons cette portion avec une petite famille que nous avons prise en stop. Le père tient dans ses bras une petite fille de moins de 5 ans et la mère un nouveau né. Nos chemins se séparent à l’intersection pour Grootfontein, leur destination du jour. Pour nous, celle de demain, lorsque nous irons nous ravitailler. En attendant, ce soir nous dormons au camping, pour un peu de confort, mais surtout pour avoir un environnement adéquate à notre liste de tâches qui se rallonge. Outre la lessive et le plein d’eau, il est temps de dépoussiérer notre filtre à air moteur et de changer celui de l’habitacle. Nous avons enchaîné les kilomètres sur les pistes récemment. Il est important de veiller à ce que le moteur ne s’encrasse pas trop. Revigorés, y compris Uyo, nous partons vers le fameux parc national Etosha.

Le pan d’Etosha

Oui encore un parc et encore des animaux sauvages. Néanmoins, ici la savane côtoie le pan, un immense désert de sel blanc similaire à celui de notre mésaventure au Botswana (cf.Episode 26 Bloqués au Botswana à plus de 100 km de la civilisation))
Nous partons pour deux jours d’affûts avec une nuit dans le parc. Ce sera sûrement le dernier de notre road trip en Afrique. Peut-être la dernière occasion de croiser les espèces les plus rares. Nous avons bon espoir de voir de près des léopards, des guépards et des rhinocéros . Pour ce qui est des rhinocéros, nous sommes servis. À la nuit tombée, ils se relaient au point d’eau du camping pour étancher leur soif. Nous faisons de même de l’autre côté de la barrière qui nous protège. Nous avons prévu une bière, du vin et un apéro dînatoire pour rester des heures à observer les animaux.

Le lendemain matin nous retrouvons les rhinocéros au milieux des acacias karroo qui bourgeonnent. La traque des félins n’est guère fructueuse. C’est la loi de la nature!

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