#7 Du village de Pomene, aux dunes rouges de Vilanculos

#7 Du village de Pomene, aux dunes rouges de Vilanculos

« Du 27 Décembre au 11 Janvier »

Perdus sur la belle plage de Pomene

Quelques jours après Noël, nous quittons nos amis pour partir seuls vers le village reculé de Pomene. Il se situe sur une langue de sable blanc, dans une forêt de cocotiers, au pied des dunes dans une réserve naturelle . Une piste de 50km permet d’y accéder. La conduite sur sable de la dernière moitié n’est pas aisée, mais Uyo s’en sort bien avec ses 4 roues motrices. Nos roues n’ont d’autre choix que de suivre les 2 sillons déjà tracés. Lorsque la piste se rétrécie, les arbustes frottent des 2 côtés de la carrosserie. Croiser un autre véhicule serait impossible. Nous croisons les doigts pour ne pas faire une marche arrière interminable. Les montées sont un peu stressantes, il faut garder suffisamment de vitesse face à la résistance du sable.

Arrivés à proximité du village, nous poursuivons une route qui mêne à la plage. Personne en vue et la nuit approche, nous dormons alors dans le van face à l’océan. 

La journée commence sous le soleil. Aujourd’hui nous voulons marcher vers la pointe à l’embouchure de l’estuaire qui se rempli au gré des marées. Marcher dans le sable prend du temps, nos pieds s’enfoncent à chaque pas sur la plage. Au bout de 4km, la langue de sable s’est suffisamment amincie pour voir l’estuaire et la mer en même temps.

Nous rentrons par la forêt pour s’abriter du soleil. Le sable est sec, il s’enfonce encore plus que sur la plage. Au dernier kilomètre, un 4×4 s’arrête à notre niveau. A bord, deux Sud Africains propriétaires d’une petite cabane sur la plage nous saluent. Ils proposent de nous ramener. La faim nous gagne et nous acceptons. Ils nous indiquent un petit hôtel, probablement le seul encore ouvert avec le Covid. Nous allons voir pour grignoter quelque chose et trouver du Wifi. Nous n’aurons, ni l’un ni l’autre mais une bonne boisson fraîche. Un pêcheur de passage souhaite vendre de gros crabes qu’il a attrapés dans le sable. Nous en prenons deux pour 200 Mzn (2,80€). Bien charnus, ils nous auront fait 2 repas. Le pêcheur les nettoie, découpe les pinces et les ouvre en deux alors qu’ils sont encore vivants.

Le soir même, alors que nous cuisinons le crabe, un habitant du village vient nous interrompre. Il dit venir de la part du chef du village. Il vient nous informer qu’établir notre campement proche de la plage n’est pas autorisé. Nous devons nous rendre sur un terrain du village payant. Il est tard et l’orage arrive au loin. Pour rester sur notre camp, nous lui donnons les quelques billets qu’il nous reste 300Mzn (4€) alors qu’il demandait plus du double.
Le lendemain matin, le petit fils du chef du village vient nous voir à son tour. Il s’appelle Rito. Il tient un discours similaire à l’homme de la veille, cependant d’après lui, celui-ci n’avait pas été envoyé par le chef du village et essayait juste de nous soutirer de l’argent. Cette fois-ci, nous avons le temps et nous suivons Rito jusqu’au centre du village pour rencontrer le chef et discuter de la possibilité de camper avec leur autorisation. Nous sommes tout de suite bien accueillis. Le chef s’excuse pour l’opportuniste que nous avions rencontré la veille. Il nous offre l’hospitalité sur un terrain proche de la plage équipé d’une salle de bain dans une hutte maintenue par son petit fils, le grand luxe ! Il ne veut rien en échange mais nous insistons pour lui offrir des vêtements et de la nourriture en remerciement qui revinrent finalement à Rito.

Nous profitons encore un peu plus de ce coin de paradis tout en faisant plus ample connaissance avec Rito. Il a 24 ans, une compagne et deux enfants. Il est responsable de la gestion du campement. Malheureusement, il est presque désert depuis 2ans avec la crise du Covid. Rito s’adonne à la pêche pour nourrir sa famille, mais les terres sableuses de Pomene ne permettent pas de cultiver des fruits et légumes outre la noix de coco. Si le tourisme ne redémarre pas cette nouvelle année, Il prévoit de s’installer un peu plus dans les terres pour développer une plantation de fruits exotiques. Plus jeune il avait tenté l’expérience d’être carreleur en Afrique du Sud. Cependant il n’était pas toujours payé par son employeur abusant d’une main d’œuvre non régularisée. Le jour de notre départ, nous apprenons qu’il a contracté le paludisme. C’est la première fois qu’il l’attrape et il a vécu une mauvaise expérience dans sa famille faute de soins.
Nous l’emmenons à l’hôpital le plus proche à 2h de route afin qu’il reçoive un traitement approprié. C’est la moindre des choses en retour de l’hospitalité offerte par notre nouvel ami. Le trajet jusqu’à l’hôpital fut un peu plus rapide que prévu, l’averse de la veille a tassé le sable sur la route qui oppose moins de résistance.
Depuis, nous avons reçu des nouvelles de Rito. Les médicaments ont mis plusieurs jours à faire effet mais désormais il se sent mieux, le paludisme est derrière lui.

Notre dernière vidéo Episode 6 I Ce village s’est établi dans un coin de paradis offre une immersion dans le village de Pomene, et des prises de vue du ciel de la réserve.

Un nouvel an à Vilanculos

Nous prenons ensuite la direction de Vilanculos. Juste en face de cette petite ville se trouve l’archipel de Bazaruto. Composé de 4 îles, c’est un lieu bien connu des plongeurs pour ses beaux récifs. L’eau est magnifique surtout depuis la vue des dunes de l’île Bazaruto. A 200m de notre point de rendez vous avec Delphine et Louis, notre GPS nous fait prendre une toute petite route très sableuse. Peut être trop confiants après notre dernière route de sable passée avec brio ou trop pressés d’arriver, nous nous engageons sur ce petit passage en descente. Tout va bien jusqu’à ce que la route tourne à 90° derrière une maison à gauche sans espace suffisant pour Uyo. Nous nous retrouvons ensablés en essayant de passer dans le sable profond du jardin de droite. Tout le quartier rapplique pour nous aider et après 4 tentatives et la première sortie de nos plaques de desensablage, nous sortons de notre piège. Uyo n’en sortira pas indemne. Un fil de fer s’est pris dans le capteur de la plaquette de freins (qui sert à indiquer lorsque le frein doit être changé). Ce n’est pas grave, nous devrons vérifier régulièrement l’état de nos plaquettes. 

Nous arrivons enfin à notre destination finale où nos amis nous ont réservé une excursion pour le coucher de soleil. Nous allons l’observer depuis la dune rouge, au nord de la ville.

Le lendemain, nous nous affairons à préparer le réveillon du nouvel an. Tout d’abord, les courses. On va au marché du coin pour dénicher des légumes et des produits de la mer pour le repas. Les pêcheurs s’affairent autour de nous, chacun mettant en avant ses plus belles prises du jour. On découvre alors des samosas au poisson à tomber ! C’est une spécialité locale que nous avions déjà testée mais jamais de cette qualité. On en prend pour l’apéro !

Nous choisissons de dormir en camping pour cette nuit du nouvel an. On pourra ainsi être au cœur de l’ambiance et être en sécurité au cas où certains abusent un peu de la bouteille. Ce soir, le menu sera bruschetta, accras et samosas en aperitif, des sèches, des gambas accompagnées de petits légumes grillés et riz en plat. Pour le dessert on se régale d’une fondue au chocolat 😋!

Une fois nos estomacs bien remplis, nous rejoignons nos amis Suisses aussi sur ce camping pour le décompte de minuit. Le DJ n’est pas tout à fait au point avec un « trois, deux, quatre, trois, deux, quatre,.. ». Une fois les embrassades passées, on passera la porte d’à côté pour rejoindre une autre soirée. Dans cette petite ville du bord de mer, les festivités se sont prolongées jusqu’au dimanche soir. On entend la même musique, le tube de l’été du Mozambique, à tous les coins de rue.  Au couché du soleil, la grande plage de sable blanc s’efface sous  la marré montante et les gens qui s’y retrouvent. Les rues aux alentours sont très animées. Les locaux se rassemblent pour discuter, manger et surtout boire, tandis que les enfants jouent dans l’eau. 

L’Archipel de Bazaruto

Après une journée de repos, une nouvelle semaine commence. Nous reprenons les activités et notre vie à deux. Quant à nos amis, ils ont déjà repris la route. Nous souhaitons encore rester jusqu’à la fin de la semaine pour attendre que le vent souffle et se donner une chance de faire le kite surf. Nous savons maitriser la voile et il est temps de reprendre des cours pour faire nos premiers ride. Nous patienterons jusqu’au jeudi pour avoir les conditions idéales réunies. En attendant, nous avons profité d’une mer calme pour se rendre sur les îles de Bazaruto et Benguerra. L’excursion se fait à la journée. Nous accostons sur la plus grosse, Bazaruto. Formée de dunes de sable, elle s’étend sur plus de 20km. Nous grimpons au sommet de la plus haute pour profiter de la vue.

On aperçoit le récif de corail que nous rejoindrons dans l’heure qui suit. Très peu profond, il regorge de poissons multicolores. Nous passons une heure à nager parmi eux. Nous profitons pleinement de chaque instant, en observant chaque espèce en détail. Nous capturons, formes, couleurs et tailles dans notre esprit afin de pouvoir les dessiner par la suite à défaut d’avoir un caméra étanche. La nôtre nous a lâché à Ponta de Ouro suite à une infiltration d’eau. A toi de deviner qui a dessiné lesquels 😉

Comblés, nous retournons sur l’ile pour le repas du midi, suivi d’une petite sieste. Sur le chemin du retour nous faisons escale à Benguerra, une autre île qui elle est habitée. Les villageois vivent de la pêche et de nombreux arbres fruitiers recouvrent le centre des terres. Le soleil se rapproche de l’horizon. Nous achetons un filet de poisson pour ce soir qui s’avère être du requin, puis rejoignons la terre ferme.
Notre dernière journée à attendre le vent, nous visitons Inhassoro un peu plus au Nord et sa plage accueillante pour la baignade. L’occasion de faire du sport avec une heure de nage.
Jeudi et Vendredi nous enchainons les heures de kite en cours particulier. Laurène ouvre la marche ou plutôt la glisse et on alterne par session de 1h30 à 2h. Le premier jour, nous réussissons à nous lever avec la planche et rider quelques mètres tractés par la voile. Le deuxième jour, c’est le déclic, nous réalisons nos premiers bords, surfant à droite comme à gauche. Ca y est nous découvrons les sensations de glisse et de vitesse du kite surf. Une chute de temps à autre nous rappelle que nous sommes néanmoins toujours débutants.

La traversée en direction du Malawi

Le soir même, on prend la route vers le nord, en direction de Tete, la dernière grande ville du Mozambique avant la frontière du Malawi. Il fait très chaud, le soleil tape du matin au soir. Assis dans notre van, nous sentons les gouttes de sueur se former une par une avant de couler par gravité le long du corps. La nuit, la température met du temps à baisser, les heures les plus fraîches sont de 2h à 5h.

Plus de 1000km nous attendent pour rejoindre le Malawi. Nous savons de nos amis partis plus tôt que la route est très compliquée, nous prenons donc de la marge pour notre grande traversée. La route est longue et pas toujours simple mais nous arrivons finalement au Malawi. Tu pourras découvrir notre périple dans la prochaine vidéo qui sortira la semaine prochaine sur Youtube, Episode 7. 

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