#13 Le nord de la Tanzanie à trois dans Uyo

#13 Le nord de la Tanzanie à trois dans Uyo

« Du 19 mars au 3 avril »

Début du road trip à trois 

À peine les « Au revoir » terminés avec les parents de Valentin que nous récupérons Rodolphe, son ami d’enfance. 

Ces deux dernières semaines d’aventures à 3 en Tanzanie ont été bien rythmées. Nous avons enchaîné la route et les activités. Chaque jour, nous avons dormi dans un endroit différent, si ce n’est au Lushoto où la pluie nous a convaincu de rester une nuit de plus. Rodolphe s’est très vite adapté à notre vie en van 4×4 sur les routes de Tanzanie. A peine rentré en France qu’il est déjà à la recherche de son futur bolide. Dans Uyo, l’espace pour cohabiter à trois est un peu restreint mais reste adapté. Nous lui laissons la chambre du bas, à l’intérieur. Une fois convertie en lit, la banquette peut contenir son mètre quatre-vingt-dix. Quant à nous, la tente de toit fait office de chambre du haut. Ainsi, la nuit, c’est chacun chez soi.

Bagamoyo 

Après une nuit sur le parking de la station essence de l’aéroport pour attendre Rodolphe, nous décidons de sortir de Dar Es Salaam pour trouver un petit coin tranquille au bord de l’océan Indien. Nous trouvons un joli spot au bout d’une route de sable, non loin d’un petit village de pêcheurs. Nous rencontrons Abdel et Youssouf. Ils sont très curieux et nous observent d’abord de loin. Ils épient tous nos faits et gestes pourtant banals. Puis ils viennent se présenter et échanger quelques mots en Swahili. La conversation s’arrête malheureusement rapidement. Notre niveau dans cette langue est encore très limité.

Le lendemain, avant de partir, nous proposons tout de même une partie de cartes à nos nouveaux amis. Nous savons que leur faire comprendre les règles ne sera pas simple, alors on choisit le jeu de carte qui nous semble le plus simple : le président. Munis de notre traducteur, nous commençons à expliquer les cartes et l’objectif du jeu. Après une dizaine de minutes d’explications, nous décidons de lancer le jeu. Bien que nous ne parlions pas la même langue, nous arrivons à nous comprendre grâce aux signes et quelques mots appris sur le tas. Abdel et Youssouf ne gagnent pas la partie mais sont heureux de partager ce moment avec nous.

Nous partons vers la ville de Bagamoyo, notre dernière destination sur la côte avant de partir dans les terres. Cette ville est tristement connue pour être un lieu important lors de l’esclavage. On y retrouve de nombreuses maisons coloniales qui tombent aujourd’hui en ruine. Au port, nous faisons le plein de poissons. La pêche est fraîche, les bateaux sont rentrés au port peu de temps avant et on peut trouver poulpes, calamars et poissons de toutes tailles. Pour ce soir, nous recherchons du thon. Ils sont délicieux et locaux ! Nous choisissons deux beaux thons de tailles modestes avant de reprendre la route. Nous partons vers le nord, en direction du Kilimandjaro que l’on apercevra pour la première fois quelques jours plus tard. Sur la route, les champs de maïs se succèdent. C’est une plante qui pousse très bien en Afrique. Elle a été importée en solution à la famine. Nous croisons aussi de nombreux écoliers de retour de leur cours. Ils portent tous un bel uniforme dont la couleur changent suivant les établissements. Nous retrouvons souvent du bleu, du vert et du rouge bordeaux.

Avant la tombée de la nuit, nous commençons à chercher un endroit pour dormir. La première route que nous voyons reste encore trop proche de l’autoroute. Nous sommes trop visibles et la circulation est bruyante. Quelques kilomètres plus loin nous trouvons, grâce à la vue satellite de Google Map, un petit chemin de terre. Après avoir traversé un village, nous trouvons un endroit qui nous convient. Un renfoncement dans l’herbe sous un arbre avec tout juste la place pour accueillir Uyo et notre table extérieure.

A peine nos chaises sorties qu’un local vient à notre rencontre. Emmanuel est le propriétaire de ce terrain et habite un peu plus loin. Il nous propose de dormir proche de sa maison, au milieu de son champ de bananiers, ce que nous acceptons avec plaisir. Emmanuel a deux enfants dont un grand de 25 ans, David, qui vit maintenant dans une autre région de Tanzanie.

La nuit est étoilée, nous pouvons même apercevoir la voie lactée. Les constellations sont différentes dans l’hémisphère sud. Nous ne voyons pas la fameuse casserole mais Cassiopeia, un archer prêt à tirer sa flèche. La nuit est douce et calme. Seul le bruit des feuilles de bananiers secouées par la brise se font entendre. Elles nous bercent jusqu’à ce que l’on s’endorme.

Des montagnes du Lushoto au Kilimanjaro

Nous roulons en direction de Moshi. La route est longue, il fait chaud. Après la chaleur de la côte, nous aspirons à retrouver de la fraîcheur. Les montagnes du Lushoto surplombent la route remontant vers le Nord. Nous décidons de faire un petit détour pour camper là haut avec Uyo. Cette fois-ci, nous retrouvons un peu de confort en nous installant au camping de la ferme d’Irente. Perché dans la montagne, le village d’Irente et les alentours offrent de nombreux points de vue sur la plaine qui s’étend à perte de vue.

Par chance, notre balade du soir nous mêne à celui bien orienté pour observer le coucher du soleil. L’un des plus beaux depuis notre départ d’Afrique du Sud. Pascal, un guide local vient discuter avec nous. Il veut nous vendre du rêve en nous montrant le Kilimandjaro au loin. Il abuse un peu de notre ignorance car le lendemain nous apprendrons que le Kilimandjaro n’est pas dans cette direction comme le confirme notre GPS, Marcher nous fait du bien. Nous profitons de la montagne et de ces beaux paysages pour randonner un peu. Après deux jours de route, nos jambes ont besoin de se dégourdir et notre corps de retrouver l’effort. Pour notre balade, nous ne sommes pas seuls. Les enfants du village, tout juste sortis de l’école nous accompagnent. Curieux mais pas rassurés, ils nous suivent à distance. Ils jouent à cache cache avec l’appareil photo tout en revenant régulièrement pour se faire prendre. Quand Laurène leur montre les photos, ils en redemandent !

Au campement, entre deux bouchées de notre burger maison du soir, nous entendons des cris d’oiseaux étranges. Aucun de nous ne reconnaît ces sons. Et pour cause, au petit matin l’animal inconnu apparaît à nos yeux volant d’un arbre à l’autre. Il s’agit d’un toucan calao noir avec des touches de couleurs bleutées et un très gros bec surmonté d’une sorte de casque.

La pluie nous pousse à rester une nuit supplémentaire à la ferme. Ce n’est pas pour nous déplaire, on s’y sent bien. On repart le jour suivant avec l’objectif d’avoir une vue sur le Kilimandjaro, le vrai, sur notre prochain campement. La route est de plus en plus sèche. La savane prend forme sous nous yeux. Les herbes jaunies par le soleil s’étendent à perte de vue et par endroit, des buissons et petits arbres offrent un abri. Pas facile de trouver de l’ombre pour notre pique-nique.

En roulant, on a repéré plusieurs feux au loin qui forment des nuages rougeoyants. Néanmoins, ils nous paraissent bien loin. On s’installe pour la nuit dans la nature au détour d’une petite route. L’endroit est sauvage, au bord d’une rivière avec vue sur le Kilimandjaro. On admire le paysage. Nous sommes bien installés, détendus. Mais pas pour si longtemps. Lorsque nous nous mettons à table, Rodolphe remarque que le feu se rapproche. Il est encore assez loin, néanmoins on l’entend et du toit du van on en aperçoit même les flammes. Ainsi, les discussions du repas portent sur la raison de ce feu, sa potentielle dangerosité et notre « plan d’évasion » juste au cas où. On se fait peur, on se rassure. Quoi qu’il en soit, on garde un œil sur sa direction et sa diffusion.

La nuit tombée, nous voyons le ciel sombre se colorer de rouge par la combustion des arbustes. Finalement petit à petit, il semble s’éloigner jusqu’à presque disparaître. Nous pouvons nous coucher et dormir sur nos deux oreilles. Avant de s’endormir, on étend des hippopotames grogner dans la rivière à côté. Là aussi, il faut garder un oeil dessus en sortant du lit. 

Nous arrivons dans la région d’Arusha. Son centre ville qui est notre destination n’est plus très loin, probablement moins d’une heure. Malgré le maïs grillé acheté sur la route, la faim se fait ressentir. Nous cherchons un coin à l’ombre sur le bord de la route pour déjeuner. De temps à autre des petites routes partent à droite ou à gauche. Mais avec la vitesse, il n’est pas facile de juger si elles sont bien pour s’arrêter. Finalement, nous prenons un chemin qui part sur la gauche. Un panneau annonce une école. La route est assez large et partiellement boisée. Nous nous installons à l’ombre des arbres sur nos petites chaises de camping. Les restes de la veille sont encores bons. Ils attirent même la curiosité d’un singe velvet aussi appelé singe au masque noir.

Au moment du café, nous rencontrons Justin. Il passait en moto et s’est arrêté pour discuter. Guide touristique de formation, il aime échanger avec les voyageurs en Tanzanie. Il nous apprend que cette route, prise par hasard, mène à une cascade proche de son village. Il se propose de nous y emmener et éventuellement faire un tour du village. Et pourquoi pas s’y installer pour la nuit si l’on souhaite. Habituellement, il se fait rémunérer pour guider les visiteurs. Pour nous, il n’a pas de prix. Nous pouvons donner ce que l’on souhaite. On le prévient tout de même de notre faible budget. Nous préférons annoncer la couleur à l’avance pour qu’il ne soit pas déçu. Hakuna Matata, pas de problème pour lui.

Nous voilà partis pour la cascade. Justin enfourche sa moto, nous le suivons jusqu’à l’entrée du village. Pour rejoindre la cascade, il faut connaître les lieux. Nous traversons le jardin d’une maison. La maîtresse de maison est dans la cour. Les mains dans une bassine, elle arrête de frotter son linge pour nous souhaiter la bienvenue. Derrière sa parcelle de bananier, un chemin escarpé mène à la rivière et la cascade. Après une matinée de route sous le soleil tanzanien, nous sautons à l’eau sans hésitation. Nous nageons dans l’eau peu profonde. On se sent revivre. À la fois détendus et revigorés par l’eau fraiche qui chute d’une quinzaine de mètres.

C’est plein d’énergie que nous suivons Justin à travers le village. L’eau de la montagne est une bénédiction pour les habitants. Les cultures sont verdoyantes et de nombreuses variétés de plantes leurs sont bien utiles. Justin se fait un plaisir de nous éduquer à ce sujet. Nous n’avons pas retenu tous les noms mais quelques uns de leurs bénéfices, notamment médicinales : cicatrisantes, contre les maux de dents, pour les aisselles qui sentent forts, etc, Elles ont toutes une fonction bien particulière. Il y a même une plante symbolique contre la violence. Elle est utiliser pour demander la paix et engager les discussions de reconciliation. Après avoir fait un tour par sa maison pour rencontrer sa jolie femme et ses deux enfants en bas âges, nous finissons la journée dans le bar du village. Quand Justin nous a parlé de la bière locale à la banane, nous avons tous voulu y goûter. Nous en partageons deux différentes. L’une s’approche du cidre niveau goût, l’autre acide, nous fait penser aux bières sour souvent à base de fruit. À 12%, elles sont assez fortes. On en reprend une pour maintenant et deux à emporter pour un autre jour.

Le soleil se rapproche de l’horizon, il est temps d’aller s’installer pour la nuit. Justin nous propose de venir stationner devant sa maison. Uyo s’enfile dans les petites ruelles de terres habituellement utilisées par les motos et les piétons. Nous avons tout juste la place de passer entre les haies dans l’allée menant chez Justin. Le lendemain, il faudra repartir en marche arrière, mais pour l’instant, nous sommes très bien installés. Quelques voisins nous saluent puis reprennent leur chemin. Les enfants du coin nous observent avec curiosité avant de rentrer chez eux.

Au petit matin, Justin insiste pour nous inviter à déjeuner dans sa maison. Sa femme a préparer du lait chaud fraichement trait de leurs deux vaches. Il apporte du pain de mie à tremper dedans et du sucre. Nous rentrons dans le salon. le canapé est assez grand pour nous accueillir tous les trois en face de la table basse. Sur la gauche Justin s’installe dans son fauteuil et allume sa petite télévision. Avant de repartir nous échangeons nos contacts. Avec la maison qu’il est en train de construire pour sa famille, il n’a pas encore le budget pour s’acheter un smartphone. Néanmoins, il peut lire ses mail au cybercafé du coin.

Sur les terres Maasaï 

Nous voilà partis pour 4 jours de pistes. La dernière fois que nous avions fait autant de kilomètres en off road remonte au Mozambique (Article 7 – Du village de Pomene, aux dunes rouges de Vilanculos). Nous partons pour la région où vivent les tribus Maasaï. Installés dans une région désertique au Nord de la Tanzanie et au Sud du Kenya, ils ont gardé leurs cultures et coutumes. Les hommes s’occupent des troupeaux de chèvres ou bœufs pendant que les femmes restent au village. Nomades, ils parcourent parfois des kilomètres trouver un peu d’herbe fraiche pour leur troupeau.

Ils vivent dans un milieu très aride, les conditions de vie ne sont pas aisés. D’ailleurs, c’est pour cette raison que la région Maasaï est restée très préservée. À l’époque de la colonisation, la sécheresse de ces grands espaces a naturellement repoussée les colons. Aujourd’hui, les Maasaï sont en compétition avec les parcs nationaux et les zones de conservations. Le gouvernement a une politique d’expansion pour à la fois protéger la nature et la monnayer. Dans certaines zones, les Maasaï n’ont plus le droit de faire paître leur troupeau au dépend d’une amende très élevée. Lorsqu’ils ne peuvent l’honorer, les bêtes sont confisquées.

En se rapprochant du volcan et du lac Natron, les paysages sont uniques. Nous avons la sensation d’être tout petit au milieu de la puissante nature. Les volcans ont formé le paysage qui se dessine devant nous. De nombreux cratères et volcans contrastent les étendues de plaines.

Le plus haut volcan de la région, Ol doyno lengai culmine à plus de 2900 mètre d’altitude. C’est le seul volcan encore en activité en Tanzanie. Sa dernière grosse éruption remonte à 2008. Il est considéré comme la montagne sacrée par les tribus Maasaï. Sa lave, qui se solidifie en calcaire, est la plus froide du monde. En effusion elle revêt une couleur gris blanche en opposition au magma rouge habituel. Cela s’explique par sa température qui n’avoisine « que » les 500°C. Elle est qualifiée de lave « froide » par les scientifiques.

Nous décidons d’escalader ce cône symétrique jusqu’au cratère. La montée se fait de nuit pour éviter les fortes chaleurs et avoir une chance d’observer le lever du soleil à 6h. Quant à nous, nous sommes levés à 1h30, le début de l’ascension est prévu à 3h. Nous plions bagages au camp pour monter dans Uyo accompagnés du guide Zephania. De nuit sur la piste qui mène au pied du volcan, les spots LED d’Uyo sont bien utiles. Quelques tartines de beurre de cacahuète et nous voila partis. Équipés de nos lampes frontales, nous gravissons 1700m de dénivelé positif d’une traite. Le chemin suit la topographie du volcan. Il monte tout droit et de plus en plus raide. L’odeur de souffre s’intensifie à l’approche du sommet. Elle emplit nos poumons en pleine activité. Le jour se lève à notre arrivée au cratère. Le brouillard est épais, nous n’avons aucune visibilité sur le soleil, ni même sur la lave en mouvement au cœur du cratère. Néanmoins, nous pouvons entendre le son grave de son activité. Proche du sommet il fait froid. On se réchauffe les mains au dessus d’une poche d’air chaud qui vient du cratère.

Nous redescendons rapidement le volcan, mais pas suffisamment vite pour dépasser le brouillard qui nous suit. C’est seulement vers la fin que la vue se dégage. Elle est juste époustouflante. Le volcan verdoyant et ses plus récentes coulées de lave noire se jettent dans la plaine jusqu’au lac natron à l’horizon. Les montagnes de la vallée du rift encercle le tout. De notre point d’obervation, on aperçoit seulement de la nature à perte de vue. Pas une seule habitation, pas une seule route. Le seul petit point blanc de « pollution », c’est notre Uyo en contrebas. Nous mettrons plus de temps à descendre qu’à monter envoutés par la vue extrêmement photogénique.

Fiers de notre ascension, nous prenons une douche bien méritée au camp des guides, qui nous accueillent gracieusement. Un petit tour au village et nous voila repartis en arrière sur les longues routes de cendre, terre et roche de ce milieu aride. Une heure plus tard, nous sortons de la piste principale pour s’approcher d’un cratère. Son nom, Shimo la Mungu, signifie le pas de dieu. Cette cuvette naturelle est époustouflante. Au milieu de la plaine sèche, une falaise descend sous le niveau du sol. En bas du cratère, la végétation pousse mieux. Les Maasaï y envoient leur troupeau brouter l’herbe fraiche. Nous arrivons sur place une heure avant la nuit. Il se fait déjà tard et nous rencontrons beaucoup de Maasaï rentrant avec leur troupeau dans leur village non loin. Nous essayons d’échanger quelques mots mais la communication est compliquée. Nos interlocuteurs parlent seulement Maa. L’anglais et le swahili ne sont pas parlés dans ces lieux reculés.

Laurène se lance dans la préparation du repas sous le regard curieux de 3 enfants, deux jeunes filles et un petit garçon. Vivants dans une régions trop aride pour cultiver quoi que ce soit, ils ne connaissent pas les aliments que j’utilise. Ce soir, nous mangeons des crêpes. Je prépare la pâte et la poêlée de légumes qui les garniront. Au passage, j’en profite pour faire goûter du poivron aux jeunes. Ce n’est pas un grand succès. A peine mis dans la bouche qu’il est recraché. Un goût peut être trop amère pour eux, qui ne mangent que de la viande, du lait, du sang et parfois du riz. Néanmoins, les crêpes au sucre ont un franc succès. Peu de personnes peuvent résister à ce bon goût sucré.

Le ciel est magnifique ce soir. Loin de toute pollution lumineuse, nous voyons distinctement toutes les étoiles. Je ressors mon appareil pour de nouvelles photos de nuit. Au loin, on entend une moto qui se rapproche. C’est un jeune homme qui part de son village à une heure tardive pour rejoindre la grande ville. Contrairement aux personnes de son village, il a apprit l’anglais et le parle parfaitement. La langue principale des Maasaï est le Maa dont nous avons appris quelques mots grâce à nos rencontres :

  • Ashe Naling = Merci beaucoup
  • Supaï / Ipa = Bonjour, ca va ? / Bien
  • Sidai = Beau
  • Engarre = Eau

Au petit matin, la lumière du jour nous éveille doucement. Puis, nous entendons des voix discrètes. Une femme et deux enfants se sont installés à plusieurs dizaines de mètres d’Uyo pour disposer des bijoux au sol sur des tissus. Laurène descend la première de la tente de toit par l’échelle. Elle fait la connaissance de Maria. Sa fille, rencontrée la veille, l’a informée que nous étions intéressés pour acheter de jolis bijoux Maasaï. Elle a amené ses créations et celles d’autres femmes du village. Les bracelets, boucles d’oreilles et colliers font partis des plus beaux que nous ayons vus en Tanzanie. Dans la culture Maasaï, les femmes n’ont pas le droit de sortir du village. Elles réalisent des bijoux en perles qui sont ensuite revendus sur les marchés. Ces perles étaient anciennement réalisées à base d’os, de graines, plantes, minéraux ou épines de porc-épic. Des produits que l’on trouve facilement dans cette région. On retrouve encore quelques bracelets composés de ces pièces naturelles mais la majorité des perles proviennent dorénavant d’ailleurs.

Plusieurs fois, Maria nous fait comprendre que la pluie ne va pas tarder, mais encore endormis, nous n’intègrons pas cette information. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons sous une pluie battante. Ni une ni deux, tout le monde remballe ses affaires et nous nous abritons à 6 dans notre van. La faim commence à se faire sentir, on n’a pas encore pris le temps de petit déjeuner. On sort alors le pain et le beurre de cacahuète pour régaler tout ce petit monde. Le plus jeune n’en fait qu’une bouchée !

Une fois le ciel calmé, Maria nous propose d’aller visiter son village et sa maison qu’elle appelle Boma. Nous découvrons alors son petit village composé d’une petite dizaine de huttes. Elle y vit avec sa famille. Le village est entouré de ronces telles des barbelés naturels pour protéger leurs troupeaux des prédateurs la nuit. Les huttes construites par les femmes sont compartimentées en plusieurs petites pièces, avec deux immenses lits qui accueillent petits et grands.

Notre visite en terre Maasaï a été une très belle expérience mais malheureusement trop courte. Nous aurions aimé pouvoir rester plus, dormir près du village et apprendre à vivre à leur rythme. Même s’il est compliqué de communiquer sans langue commune, avoir un échange plus long et plus profond permet de casser les clichés et les a priori. De notre côté, ne plus voir les Maasaï comme une tribu exotique qu’il est cool de photographier et de leur côté ne pas nous voir comme des touristes blancs qui n’ont que de l’argent à leur apporter. Nous avons été chanceux de rencontrer Maria qui nous a invité dans sa boma passant outre les préjugés.

Cet article a 2 commentaires

  1. Caroline

    Merci pour ce voyage en terre Masai grâce à votre article ! C’est toujours un plaisir de vous lire

  2. Valerie L

    Encore une fois je me suis régalée grâce à votre récit! Tellement sympa de vous lire !! Bonne suite dans vos aventures! Allez vous passer par le Burundi?
    Bisous à vous deux

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