« Du 27 janvier au 19 février 2022 »
Notre arrivée sur Stone Town
Voilà déjà 4 mois que nous sommes sur les routes d’Afrique à bord de notre van Uyo. Pour la seconde fois, nous partons sans lui. Cette fois-ci, nous le quittons pendant 2 grosses semaines. Il reste à Dar es Salaam sur le parking d’un hôtel. Nous, nous embarquons à bord d’un ferry luxueux et rapide. En quelque sorte, l’opposé du Ilala que nous avions pris sur le lac Malawi (Article 10 Le nord du Malawi, entre lac et montagnes).
Arrivés sur l’île, c’est le retour des français et plus généralement des touristes. C’est la première fois que nous en croisons autant depuis le début de notre périple. Le tourisme est en pleine expansion à Zanzibar comme en témoignent les complexes hôteliers qui poussent comme des champignons sur la côte. Néanmoins, la majeure partie de l’île a conservé son authenticité.
Nous passons notre première nuit à Stone Town en amoureux. Nos sacs posés, nous déambulons dans les petites ruelles. L’ambiance change de celle qu’on connaît du continent. La religion musulmane est très présente avec un petit côté oriental. Les belles mosquées s’enchaînent. Les hommes portent la toque et les femmes de jolis voiles. La population est accueillante. L’architecture est elle aussi typée orientale. Les balcons des bâtiments blancs sont fait de petits créneaux et puits de lumière. Des ornements en bois sculptés habillent les façades et s’accordent avec les portes. Ce sont de grandes portes en bois foncé, structurées de renforcements métalliques qui accueillent de grosses pointes. Elles sont appelées portes anti éléphants bien qu’il n’y en ait jamais eu sur l’île. Dans les grands axes touristiques, on se fait alpaguer par les vendeurs qui ont l’habitude des Mzungus (Blancs).
Les plus belles boutiques, grandes ouvertes sur la rue, recèlent de tissus colorés, sculptures en bois ou peintures. Les murs en sont recouverts du sol au plafond. Un peu plus loin, on trouve notre bonheur dans le grand marché. Les fruits et légumes de saison côtoient les épices réputés de l’île. C’est un vrai voyage olfactif, perturbé un peu plus loin par les étalages de viandes et poissons qui sentent forts avec les 33°C de l’air ambiant.
Nous apprécions aussi nous éloigner des zones touristiques. On se perd dans les petites rues où les commerces ne gonflent pas les prix. C’est reposant de ne pas avoir a toujours négocier pour payer le juste prix.
Historiquement, Zanzibar était le siège du grand empire d’Afrique de l’Est qui s’étendait du sommet des côtes kenyanes au nord du Mozambique. C’est d’ailleurs d’ici que le Swahili tire son origine. Nous garderons ce langage quelques mois. Il est majoritairement parlé en Tanzanie, au Kenya en Uganda et au Rwanda.
Paje avec les copains
En attendant l’arrivée des parents de Valentin, nous rejoignons nos amis Delphine et Louis (@horizon toubor), pour une semaine de kite surf. Ils ont amené leur van (Toubor) sur l’île et nous invite à dormir chez eux. Lundi matin, on monte à bord de Toubor direction Paje au sud-est de l’île.
C’est un spot réputé pour le kite surf. L’objectif de la journée est de trouver un bon emplacement pour s’installer avec le van. Nous parcourons la plage à pied pour étudier le terrain. Les écoles de kite s’enchaînent tout comme les hôtel. Dans le ciel, c’est un ballet de voiles de kite de toutes les couleurs qui se croisent. La dernière école se trouve au bout d’une route de sable. En se rapprochant, Louis aperçoit quelques voitures garées juste derrière. Bingo ! On tient notre spot ! Du moins, on espère. Il faut tout de même réussir à conduire le van jusqu’ici. Contrairement à Uyo, ce n’est pas un 4×4.
En conducteur hors pair, Louis passe entre 2 cocotiers, les rétroviseurs fermés. A notre grande surprise, il atteint facilement le parking du club de kite. La suite se complique un petit peu. Nous voulons le meilleur emplacement pour passer nos prochaines nuits. La liste des critères est longue: vue sur la mer, la porte du bon côté, à l’ombre toute la journée, un sol plat, etc… Après quelques ensablements, le cahier des charges s’allège. Mais comme en témoignent les photos, nous sommes loin d’être à plaindre.
Un vent offshore souffle toute la semaine. On s’équipe tous les jours du harnais et de la voile pour faire des bords le long de la côte. Nous progressons rapidement jusqu’à devenir autonome.
Entre deux sessions de kite surf, on visite les lodges le long de la plage à la recherche des boissons les moins chères. On en profite aussi pour tester la piscine du plus bel hôtel de Paje. Le soir, nous cuisinons la pêche du jour sur le petit barbecue de Louis.
Les retrouvailles en famille
Après 5 jours avec les copains, il est temps de retourner à Stone Town pour retrouver les parents de Valentin. Nous commençons par découvrir la ville les deux premiers jours avant de louer une voiture. Nous retrouvons alors la liberté de partir en excursion en autonomie.
Big buddy farm
Nous commençons par la ferme à épices dans les terres. A peine sortis de la voiture que les odeurs se répandent autour de nous. Difficile de les reconnaître tant elles se mélangent. Un guide nous accueille pour nous emmener à travers la ferme. Il parle très bien français et nous étonne même quelques fois avec des expressions tel que : “je parle français comme une vache espagnole” ..
La visite commence par la découverte d’un colorant rouge orangé très utilisé par les femmes pour se maquiller, mais aussi dans la cuisine. C’est de la que vient cette couleur rouge que l’on retrouve dans le mix d’épice masala. Nous apprenons ensuite à reconnaître la citronnelle, la muscade, la cannelle, le gingembre, le curcuma, la fleur d’ylang ylang, etc
Ici quatre poivres sont cultivés, le vert, le rouge, le blanc et le noir. Tous proviennent du même arbre mais sont récoltés à différentes maturités et sont travaillées avec ou sans peau.
Le café que l’on trouve dans cette ferme n’a pas le même goût que l’arabica. Il est plus amère. Il s’appelle Robusta.
La cannelle appelée arbre roi par les locaux nous surprend. L’odeur de son écorce est bien connue mais connaissez vous celle de ses racines ? Nous découvrons une odeur forte qui ressemble beaucoup au Vix. Cette partie de l’arbre est utilisée pour soigner les maladie comme le rhume. Les feuilles ont aussi un usage médicinal.
Les plages paradisiaques de Zanzibar
Les côtes ne se ressemblent pas. Outre la fameuse eau bleu et le sable blanc, les paysages diffèrent. Nous découvrons en premier le sud-est et la plage de Kizimkazi . Moins touristique que le nord, elle n’en est pas moins incroyable. La plage offre de belles palettes de couleurs à marée basse . Le sable très fin d’un blanc intense contraste avec les algues vertes fluo. L’océan continue de s’éloigner prononçant le dégradé de bleu à l’horizon. Les algues sont cultivées par les locaux. Celles-ci servent ensuite de gélatine pour les produits cosmétiques notamment, ou encore les yaourts. C’est la deuxième économie de l’île après le tourisme. C’est ici que nous choisissons de faire notre première excursion de snorkelling. Arrivés sur le récif, nous découvrons un magnifique spectacle sous l’eau. Les poissons gravitent en nombre autour des rochers couverts de fleurs marines. On retrouvent Nemo et Dori mais aussi tous leurs amis. Bien que certains aient encore gardé un peu de leur couleur, la plupart des coraux sont blancs. C’est encore un triste impact du changement climatique que nous observons.
Les plages du nord de l’île sont d’un bleu pur magnifique. Non loin de l’eau, se tient la place du village avec le marché aux poissons. Les vaches se reposent à l’ombre, tout comme les hommes qui sirotent leur délicieux jus de canne à sucre agrémenté de gingembre et citron vert. Certains jouent au Carrom. Valentin, curieux s’en approche et se fait rapidement inviter pour une partie. Il sortira gagnant et content de ce petit duel.
Le nord de l’île est aussi connu pour ses poissons colorés non loin de l’île de Mnemba. La petite île privée appartient à Bill Gates. Équipés de notre kayak gonflable et de nos masques et tubas, nous partons pour une seconde expédition sous l’eau. Quant aux parents de Valentin, ils louent un bateau avec capitaine pour se rendre au même récif. Pagayer prend un peu plus de temps, mais nous les retrouvons rapidement sous l’eau. Nous ne sommes pas déçus. Les poissons de toutes les couleurs sont encore une fois très nombreux. L’eau laisse transparaître une belle couleur turquoise au soleil. Depuis les bancs de sable de l’île un dégradé du blanc au bleu marine se forme jusqu’au large.
Vendredi matin nous partons pour Paje, nous souhaitons faire découvrir cette belle plage aux parents. C’est aussi l’occasion de leur montrer nos progrès en kite surf.
Sur la route nous traversons la forêt de Josiani au sud de l’île. Elle abrite de nombreux singes notamment les Colobus, endémiques de Zanzibar. De longs poils roux entourent leur visage et couvre leur dos. Tout aussi curieux que nous ils n’hésitent pas à s’approcher. Nous sommes rapidement entourés. Nous ne nous attendions pas à les voir d’aussi près. A cette distance, tout comme nous les hommes, chaque être est unique. On peut facilement reconnaître un individu par les traits de son visage, ses expressions et sa morphologie. Il ne reste plus qu’à leur donner des noms.
Notre séjour à Zanzibar touche à sa fin. Le dernier jour, nous rencontrons Peter. Il s’occupe de la maison juxtaposée à notre hôtel. Ouvert à de nouvelles rencontres, il a interpelé Valentin à travers la barrière de sa terrasse pour lui offrir une noix de coco fraîche.
Valentin se demande s’il attend quelque chose en retour. Mais au fil de la discussion il comprend rapidement que Peter cherche juste à se faire de nouveaux amis et partager un bon moment. Moins de 5 minutes après, Valentin est passé de l’autre coté de la barrière. Il rencontre aussi Freddy et Peter lui fait faire le tour de la propriété. C’est une belle demeure détenue par un riche Arabe. Il n’est pas revenu ici depuis des années. Peter s’occupe de gérer la location. Il propose à Laurène et aux parents de venir également sur sa terrasse. Freddy est déjà en haut du cocotier pour leur offrir des noix à eux aussi. Ce soir ils souhaitent faire un barbecue avec nous. Nous accompagnons Peter en ville pour acheter des calamars et du poulpe.
A table nous pratiquons le Swahili, désormais tout le monde en connaît un petit peu. Nous faisons plus ample connaissance autour du repas. Les photos sur le téléphone aident à communiquer. Nous repartons le ventre plein et de nouveaux souvenirs plein la tête.
Mikumi national park
Après Zanzibar, nous avons prévu d’emmener les parents de Valentin en safari. Nous rentrons tous ensemble à Dar es Salaam pour retrouver notre van Uyo. Il nous emmènera à Mikumi, le parc national le plus proche. Il est tout de même à 6h de route étant donné le trafic élevé de camions. C’est une route que nous connaissons bien. Nous l’avons empruntée pour rejoindre la côte tanzanienne depuis le Malawi (Article 11 – Nos nuits en pleine nature sur la route vers Dar Es Salaam). Le voyage sous une forte chaleur est éprouvant, malgré une étape sur la route à Morogoro.
Pour le safari, nous avons fait le choix de réserver un game drive contrairement à Kruger (Article 5 La région du Transvaal en Afrique du Sud : Kruger et Blyde River Canyon). C’est à dire un véhicule avec guide pour parcourir la savane du parc. Uyo n’est pas adapté pour 4 personnes et en saison des pluies, nous ne voulons pas prendre le risque de nous enliser. Autre avantage, les guides communiquent entre eux pour trouver les animaux les plus rares notamment les félins.
C’est le premier safari pour les parents de Valentin. Nous trouvons rapidement les premiers animaux : des impalas, girafes, éléphants et phacochères. La saison des pluies a commencé depuis peu dans cette région et les herbes sont maintenant très hautes dans la savane. Ce n’est pas toujours simple pour repérer les animaux. Néanmoins, la chance est avec nous. Notre guide reçoit un coup de fil d’un collègue dans la matinée. Des lions sont couchés proches de la route.
Après le déjeuner, nous repartons sur les petites routes du parc. Plusieurs voitures arrêtées nous indiquent qu’un léopard vient de monter à l’arbre que l’on voit au loin. Après 1h de recherche, notre patience est enfin récompensée. La panthère se décide enfin à descendre de son perchoir. Elle marche avec dextérité le long du tronc. Nous continuons notre route et les rencontres d’animaux sauvages s’enchaînent. En fin de journée, la pluie nous surprend. Nous décidons de rentrer. Sur le chemin du retour, nous avons la chance d’observer un nouvel animal, le chacal, suivi d’un majestueux léopard qui choisit de traverser la route devant nous. Il s’éloigne ensuite lentement dans la savane. Son corps s’efface petit à petit sous les hautes herbes.
Nous avons eu beaucoup de chance avec notre guide. Silas est non seulement passionné par la nature, c’est aussi un chauffeur hors pair. Nous avons appris beaucoup de choses grâce à lui :
- Il est possible de reconnaître un mâle d’une femelle girafe de loin grâce à sa troisième corne au milieu du front. De plus, contrairement à la femelle, il ne possède pas de poil sur les cornes.
- Les éléphants baillent pour rafraîchir leur cerveau situé au sommet de leur tête.
- Leurs dents se renouvellent 6 fois. Une fois la dernière génération de dents tombée, les éléphants ont des difficultés à s’alimenter et finissent par s’affaiblir. Un nouveau set de dents pourrait-il prolonger la durée de vie d’un éléphant ?
- La couleur principale du zèbre est le noir. On le reconnaît grâce à leur museau qui reste noir toute leur vie.
- Chaque zèbre a des rayures uniques comme nos empreintes digitales. Leur couleurs noirs et blanches leurs permettent de ne pas trop attirer le soleil. Elles les protègent aussi des prédateurs, confus par les rayures lorsque les zèbres se mettent à courir.
- Les impalas vivent généralement en groupe : soit en harem, un mâle pour de nombreuses femelles ou soit entre bachelors, mâles seulement. Certains sont seuls, ce sont les mâles qui ont perdu leur harem suite à un combat contre un autre prétendant.
Tous les bons moments ont une fin. Il est temps de rentrer pour les parents de Valentin. Ils sont relayés par Rodolphe qui atterri avec l’avion qu’eux prennent pour repartir en Europe.
La route entre Dar Es Salaam et Mikumi est la route de la mort, avec un trafic très dense de camions, bus , cars…
Les chauffeurs de cars sont un vrai danger (ça passe ou tu te casses)
C’est la route à faire si vous n’avez jamais vu le dessous d’un poids lourd couché sur le bas côté.
Comme l’on roule à gauche, la conduite du van sans copilote serait extrêmement risquée.
La ou le copilote : » C’est bon, quatre camions à doubler, les deux premiers se collent, un autre camion arrive au loin, mais tu peux doubler et te rabattre entre le deuxième et le troisième ! »
Avec deux copilotes, le conducteur préfère se lancer si les deux sont d’accord.
» Attention, ralentisseur ou limitation à 50 ou piéton qui traverse etc. »
Bravo à Valentin pour cette conduite à forte concentration !
Très beau complément de récit. Un grand merci pour le copilotage sur cette route de l’enfer.
Ça fait plaisir de vous lire à nouveau ! Zanzibar est à coup sûr un endroit paradisiaque !
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