Nous venons d’arriver dans la ville de Kafue. Au siècle dernier, les mines de nitrogène employaient beaucoup de monde. Depuis la privatisation des usines et avec la diminution des ressources à puiser, il est maintenant difficile de trouver un travail dans la région. C’est aujourd’hui, l’une des villes les plus pauvres de Zambie. Nous avons rendez-vous avec John, chef de projet au centre d’innovations de Kafue.
Ce centre a pour but d’éradiquer la pauvreté grâce à l’innovation. La recette magique du centre, c’est le « design process ». Cette méthode circulaire permet de développer des solutions pour répondre aux problèmes prépondérants des communautés. Le design process se base sur 8 étapes:
- Rassembler des informations sur le sujet
- Trouver des idées
- Expérimenter
- Sélectionner la meilleur idée
- Travailler sur les détails
- Construire, mettre en place la solution
- Tester
- Recueillir des retours utilisateur
Le procédé est voué à se répéter pour améliorer le produit, la solution après l’obtention de retours d’expérience.
Outre le design process, le centre de Kafue travaille en partenariat avec des associations étrangères. Par exemple, « tools for safe relance » est une association britannique qui finance des programmes de formation, avec un équipement pour permettre aux apprentis de lancer leur business. Le centre de Kafue forme les apprentis à la couture, ou encore à la soudure et au travail du métal avec à la clé une machine à coudre ou un arc à souder. Les étudiants sont sélectionnés en priorité parmi des personnes vulnérables ou en difficultés qui n’ont pas eu la chance de recevoir une éducation scolaire ou professionnalisante. Grâce à cet apprentissage, ils deviennent à leur tour des inventeurs.
Aujourd’hui il y a du monde au centre. Une formation sur la couture est en cours dans la salle principale. John nous invite à nous asseoir dans le bureau du fond pour faire les présentations avec l’équipe. Gibson, le doyen du centre est inventeur, il nous explique que chaque personne qui passe par le centre est formée à l’innovation et au design process. Jones, tout comme John, est chef de projet. Il a dans les tuyaux le problème des déchets plastiques qui envahissent les rues. Steven, lui, est inventeur. Il a développé plusieurs solutions pour faciliter les tâches laborieuses en agriculture pour les particuliers. Robert manque à l’appel. Co-fondateur du centre et inventeur, il est actuellement sur l’île de Maamba. Maamba est un petit village de pêcheurs. Ses 300 habitants sont isolés dans les méandres de la rivière Kafue. Pour alimenter le village en électricité, Robert a créé une turbine sans barrage, propulsée à la force du courant. Il y a quelques jours, une courroie de la boîte de vitesse a cassé. Il est parti la réparer. Sa voix se fait entendre dans la salle à travers le téléphone de John. Il nous invite à le rejoindre pour découvrir la fameuse turbine. Demain nous partirons donc pour une micro expédition, accompagnés de John.
Pour rejoindre Maamba, après 1h30 de route goudronnée, il faut emprunter une piste saisonnière dans la nature. Comptez 1h30 pour les 30 kilomètres qui mènent au dernier village sur les rives de la rivière Kafue. Et pour finir une demi-heure de bateau à moteur.
La turbine est impressionnante. D’autant plus, quand Robert nous apprend, que pour des raisons financières, il a dû la construire avec des objets de récupération. Nous avons fait une vidéo pour te la présenter (cf vidéo). On espère qu’elle te plaira autant qu’à nous.
Chaque inventeur nous a présenté quelques unes de leurs inventions que nous avons filmées. Nous en avons fait des Reels disponibles sur Instagram et Facebook.
Robert, portrait d’un ingénieux inventeur
Aujourd’hui, lorsqu’il nous a présenté sa fille de 19 ans, nous avons réalisé que Robert est bien plus âgé qu’il n’y paraît. Lorsque nous l’avons rencontré la veille, son air juvénile nous avait marqué. Nous avions tellement entendu parler de son expérience et de ses accomplissements, nous nous attendions à voir les années sur son visage.
Je (Valentin) suis allé acheter des œufs avec lui. En chemin, il m’a montré sa maison. La pièce principale reflète l’inventeur. Au sol des pièces d’aluminium servent son invention du moment : une machine à cuisiner du N’shima (porridge de maïs) . Il me montre le prototype sur sa casserole. Une perceuse sert de moteur. Elle entraîne en bas un mixeur et en haut une coupelle qui diffuse la farine de maïs. Un capteur permet de détecter quand l’eau bout et met en marche la perceuse. Lorsque le porridge atteint sa texture finale, il force sur un ressort qui vient fermer l’arrivée de farine.
Le prototype fonctionne à merveille. Désormais, Robert se focalise sur le développement d’une version industrielle.
Tous les jours, nous en apprenons un peu plus sur Robert. C’est un passionné ! Il vient bricoler à l’atelier quotidiennement , y compris les week-ends. Dès ses 9 ans, il a commencé à inventer des outils qui facilitent la vie de tous les jours.
Il n’a pas eu la chance de poursuivre de longues études mais il a appris en autodidacte. Lorsqu’il a perdu ses parents, il a dû rapidement se prendre en main financièrement. Plein d’ingéniosité et de curiosité, il a fabriqué une machine à tisser des cordes, à partir d’objets de récupération. Ainsi, il a réussi à s’en sortir en vendant les machines ou les cordes aux pêcheurs.
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