#17 Amboseli, un safari au pied du Kilimandjaro

#17 Amboseli, un safari au pied du Kilimandjaro

« Du 30 avril au 3 Mai  »

Un premier arrêt au garage

De retour sur les routes goudronnées, notre prochaine étape est de redescendre au sud du pays pour visiter Amboseli. Ce parc national se situe au pied du Kilimandjaro. Les animaux évoluent dans un décor exceptionnel. Cependant, Uyo n’est pas au top de sa forme… à l’accélération, il produit des bruits de claquement à l’avant droit. Peu rassurés, nous visitons un garage pour identifier le problème. Dans la fosse, on observe la mécanique d’Uyo. Des silent blocs (pièce en caoutchouc et métal qui réduit les vibrations) se décomposent au niveau de la direction. Toujours liées au volant, les rotules de direction sont toutes moles. 

Nous trouverons ces pièces sur notre route, à Nairobi. En attendant, plus de piste. Nous espérons pouvoir régler le problème rapidement pour avoir le temps d’emmener Nicolas à Amboseli. Nous arrivons à la capitale mercredi en fin de journée. David, le manager du garage, n’est pas là. Nous apprenons que les 2 prochains jours sont fériés et donc la majorité des magasins de pièces auto fermés. 

Nous prenons notre mal en patience et trouvons un camping confortable avec piscine pour attendre samedi, l’ouverture du garage. Les pièces ne sont pas simples à trouver bien que nous soyons dans la capitale. David fait de son mieux pour remplacer les pièces usagées pour que nous puissions reprendre la route rapidement. Pour Nicolas, les jours sont comptés. Il repart mardi et 3 jours sont nécessaires pour l’expédition à Amboseli.

Amboseli, une route semée d’embûches 

Nous reprenons finalement la route samedi en fin de journée, le bruit est encore présent mais moins important. Nous avons rendez-vous avec David à notre retour, quand nous aurons déposé Nicolas à l’aéroport. Nous avalons les kilomètres d’asphalte en direction du sud jusqu’au soleil couchant. Nous bivouaquons en nature à moins de 2h30 de l’entrée du parc. En général, le Kilimandjaro est découvert tôt le matin. Nous ne voulons pas rater l’opportunité de le voir, avec son sommet enneigé, en fond des animaux de la savane. 

Nous levons le camp aux aurores, les couleurs rouges du soleil offrent un joli spectacle. Sans entracte, nous continuons d’être émerveillé par le Kilimandjaro toujours plus imposant au fur et à mesure que nous nous approchons. Pour les derniers kilomètres, la route goudronnée laisse place à la piste. C’est une piste secondaire que nous devons emprunter car la principale est en travaux. Les vibrations procurées par les ondulations de la route sont constantes. Un véritable massage africain comme ils disent ici. 

Nous ne sommes plus qu’à 8 kilomètres quand survient un bruit d’explosion, couplé d’une fumée blanche, à l’avant droit du véhicule. La forte odeur qui s’échappe n’aide pas à nous rassurer. Choqués, nous nous arrêtons immédiatement. Merde ! Que s’est-il passé ? Encore un pneu crevé ? Non, tout va bien de ce côté là. Est ce que c’est grave ? Nous n’y croyons pas, on sort tout juste du garage. Aussi proche du but, nous voilà de nouveau bloqués et le safari semble vraiment compromis…

La fumée à l’avant ce n’est pas bon signe. Nous espérons que le moteur n’a rien ! Nous découvrons que c’est l’amortisseur avant droit qui a explosé. Il a surchauffé avec les secousses à répétition. Pourtant la route était bien simple si on la compare avec l’expédition au lac Turkana (cf. Article 16 Turkana, le plus grand lac alcalin du monde et ses tribus)

On se souvient alors qu’au garage, on a aussi regonflé les pneus. Trop rigides, ils n’ont pas du beaucoup aider à amortir les chocs. Bref, il nous faut trouver une solution. Nous envisageons différentes options. Conduire tranquillement jusqu’à la route goudronnée et chercher un garage ? Mais nous sommes dimanche, il faudra attendre lundi et rentrer sur Nairobi déposer Nicolas dans la foulée… Réparer sur place ? Après tout, on a nos anciens amortisseurs dans le van et de bons outils. 

Aller, on se lance ! En plus, nous avons une bonne connexion internet pour trouver les instructions. C’est presque trop facile, il ne reste plus qu’un écrou à dévisser. Mince ! Nous n’avons pas de clé de 18. On essaye autrement sans succès. Pour expliquer rapidement, nous nous en sortons avec l’aide d’un mécanicien du parc national qui nous rejoint avec la fameuse clé. En deux temps trois mouvements, l’amortisseur est remplacé. Nous sommes un peu déçus de ne pas avoir fini le remplacement seuls mais nous savons maintenant qu’avec les bons outils (que nous allons acheter de ce pas) nous aurions pu en venir à bout.

Des paysages incroyables au pied du Kilimandjaro

C’est parti ! Il n’aura pas été facile d’arriver jusqu’à ce parc mais nous n’avons pas baissé les bras et nous y voilà ! La journée est bien entamée, nous choisissons donc d’utiliser notre permis d’entrée de 24h sur deux demi-journées. Les safaris sont souvent très fatigants, l’idée de faire une pause pour mieux repartir le lendemain nous plaît bien.

Le parc est très marécageux, il abrite de nombreux lacs. En cette saison, il est très vert. Le premier animal que nous observons est un gnou, ou plutôt une famille de gnous, le parc en regorge. Puis les rencontres s’enchaînent : buffles, zèbres, éléphants, gazelles, hippopotames et cetera…

Les hippopotames sont massifs, ce sont sûrement les plus gros que nous ayons vus à ce jour. La profusion d’oiseaux est un spectacle pour les yeux, toutes les couleurs de la palette sont réunies. Sans oublier les singes velvets à tête noire et les babouins. Nicolas, grand fan de singes, pourrait passer la journée entière à les observer. 

Nous déambulons dans le parc jusqu’à 18h, la fermeture. La porte passée, nous cherchons un campement pour la nuit. La route est très désertique, beaucoup de sable ou de terre séchée et quelques acacias. Il y a trop peu d’arbres pour être complètement caché de la route, mais allons nous enfoncer hors du sentier pour éviter d’être dérangés. Installés, nous commençons par une rapide douche. Avec toute cette poussière, l’eau fraîche fait du bien ! Avec cette jolie vue sur le Kilimandjaro et le coucher de soleil, nous sommes mieux qu’à l’hôtel !

Nicolas part prendre quelques photos à la tombée de la nuit, muni d’une lampe torche, pendant que nous préparons le repas. Alors que les dernières lumières du soleil viennent de s’éteindre, il revient très rapidement vers nous. Pas très rassuré, il dit avoir vu deux yeux brillants au ras du sol non loin de lui. À seulement deux kilomètres du parc national qui ne comporte pas de barrières, les félins ou hyènes peuvent rôder la nuit. Ni une, ni deux, on prend nos affaires pour rentrer à l’intérieur. Le cœur encore battant, nous gardons la porte ouverte pour finir la cuisson de nos pâtes. Nicolas observe toujours les yeux qui se rapprochent progressivement. Ils sont d’abord à 50m, puis 30, 25 , 20… ils semblent maintenant bien bas pour être un animal aussi gros qu’un félin. Ce pourrait être un chacal ou une mangouste… 15m, 10m… puis, à la limite de l’éclairage de notre spot, les yeux disparaissent. L’animal a sûrement pris peur et fait demi-tour. Ça tombe bien, le repas est prêt. On s’installe tous à l’intérieur, encore sous le choc et plein d’adrénaline.

Le lendemain matin, nous levons le camp à 6h30 pour notre deuxième demi-journée de safari. Désormais, nous connaissons un peu mieux le parc. Le Kilimandjaro se découvre peu à peu rendant nos photos uniques. 

Les vents ont tourné, aujourd’hui la chance est de notre côté. Nicolas voit ses premiers lions, deux femelles font la sieste dans l’herbe tandis qu’un éléphant approche. Un peu plus tard, c’est toute la famille que l’on découvre au loin avec des petits. Seules les jumelles permettent de les voir en action. 

Pour finir en beauté cette matinée, nous rencontrons une famille de hyènes. Encore une fois, Nicolas est aux anges. Un de ses animaux préférés. Nous voyons au loins les 5 petits qui jouent entre eux. Nous sommes à la fin de la saison des pluies et les bébés sont au rendez vous.

Une dernière rencontre avant le départ de Nicolas

Des Maasaï vivent dans certaines zones du parc. Lorsqu’on les croise, ils demandent de l’eau. A la sortie du parc, c’est tout proche d’un de leur village provisoire que nous passerons la nuit. Au Kenya, ils parlent très bien anglais. C’est l’occasion pour nous d’en apprendre plus sur eux :

  • Les hommes se déplacent à plusieurs pendant quelques semaines pour nourrir les animaux. La nuit, ils créent un village temporaire grâce à des branches d’acacias pour protéger les animaux des prédateurs. 
  • Dans une famille Maasaï, certains enfants ont la chance d’aller à l’école. Les parents choisissent en fonction des conditions physiques et intellectuelles de leurs enfants.
  • Il y a plusieurs dizaines d’années, les hommes allaient chasser le lion pour protéger le village et les troupeaux et être couronnés de gloire. Maintenant, ils comprennent l’intérêt touristique et ne vont plus le chasser. Néanmoins, quand les Maasaï sont en désaccord avec le gouvernement qui veut étendre les frontières du parc, ils tuent des lions en représailles. 
  • Chaque bébé de 1 an est scarifié au fer rouge sur la joue. Anciennement, cette marque avait pour but de protéger du SIDA. Maintenant, elle est utilisée comme marque de reconnaissance Maasaï.
  • Les Maasaï sont polygames. Un homme peut acheter plusieurs femmes s’il en a les moyens. La femme intègre alors le village et crée sa propre maison à base de torchis (boue, branches et fumier).

Les aventures s’achèvent ici pour Nicolas. Il s’envole pour Paris mardi, tard dans la soirée, le ventre bien rempli après le restaurant Éthiopien du soir. Quant à nous, il faut que nous repassions au garage pour finir les réparations avant de partir à l’Ouest direction l’Ouganda.

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