« Du 8 au 18 avril »
Notre arrivée au Kenya
En arrivant au Kenya, nous avons ressenti une grande différence entre ce pays et ses voisins. Le Kenya est plus développé et les jeunes tendent vers des métiers bureaucratiques délestant les métiers manuels. L’agriculture devient de moins en moins importante et le Kenya doit importer de nombreuses denrées alimentaires de ses pays voisins. Une grande majorité de la production est exportée hors du continent africain à la différence de la Tanzanie qui n’a pas les moyens d’importer autant. Au contraire, son pays voisin consomme toutes ses ressources avant d’exporter. A Nairobi, on retrouve de grands immeubles, de nombreux centres commerciaux comme nous n’en avions encore jamais vu en Afrique, notamment carrefour et de grands lotissements à l’américaine. On retrouve d’ailleurs une grande influence venant des États Unis comme dans le style vestimentaire (chaussures Jordan’s) et les énormes 4×4 qui font la taille de notre van ou plus. Dans la capitale, la voiture est reine mais limitée à une élite qui ne se déplace jamais sans. On peut ressentir l’incompréhension dans le regard des locaux lorsque nous nous rendons quelque part à pieds alors que nous sommes des Mzungu (blanc). Certains nous proposent même d’appeler un taxi bien que nous avons seulement 500m à traverser.
Naivasha lake
Le lac Naivasha s’étend sur 13 km. Depuis la monté des eaux, il est connecté au lac Oloidien à l’Est. C’est notre destination si l’on ne trouve pas un bon emplacement de camping sauvage sur la route avant. Nous longeons la rive sud du lac. Tout est très construit et privatisé. Chaque route qui part vers le lac mène à une maison, un hôtel, un lodge ou bien une ferme à fleurs. De grandes serres abritent les cultures de roses. Avec le tourisme et la pêche, c’est l’une des économies majeures de la région. Les roses sont toutes destinées à l’exportation, notamment pour le marché Européen. Nous nous garons au seul accès public du lac. Les locaux y stationnent leurs bateaux de pêche ou de tourisme. Outre les hommes, la vie sauvage est très dense autour du lac. Nous sommes garés à moins de cent mètres de l’eau. De gros oiseaux comme les marabouts ou les pélicans sont attirés par le retour de pêche. Les hippopotames, très présents dans le lac, s’aventurent sur la berge à la nuit tombée.
Au petit matin, ce sont deux girafes qui s’approchent du van. Elles s’enfuient rapidement en courant effrayées par les chiens des pêcheurs. Depuis le lever du soleil les locaux s’activent pour partir pêcher. Mash lui n’ira pas aujourd’hui. Cet habitant du village qui nous a accueilli hier s’est remis à la pêche depuis le déclin du tourisme. Un groupe de buffles s’est installé proche de ses filets. Il ne veut pas prendre le risque de s’en approcher. Le plus gros danger reste l’hippopotame. Très territorial, il n’hésite pas à attaquer quiconque s’approchant d’un peu trop près. La semaine dernière un pêcheur en a fait les frais. Sa mâchoire produit une force de 150kg à laquelle on ne survit pas. Malgré ses 3 tonnes, il peut courir à 40km/h sur terre et plus de 5km/h sous l’eau.
Dans l’après midi, nous sommes rejoints par nos amis Delphine et Louis. Ils arrivent de Nairobi. Leur réserve de diesel s’amenuise et sur leur route toutes les stations services étaient vides. Depuis quelques semaines, le pays fait face à une pénurie de fuel. Vous n’êtes pas sans savoir que les prix à la pompe ont flambé récemment. Au Kenya, il reste très peu chère, moins d’1€ le litre. Le prix est fixe car sponsorisé par l’Etat. Néanmoins, les distributeurs doivent d’abord acheter au prix fort du marché et vendre au prix bas. Ils craignent que l’Etat ne puisse pas subventionner de telles sommes. Ainsi, ils se remplissent avec parcimonie. On finit par en trouver dans une station service après 1h de queue. Nous avons de la chance parce que nous sommes dans les derniers à être servis !
L’après midi, nous partons tous les quatre en excursion sur l’eau. Francis nous emmène à bord de son bateau pour découvrir le lac et pêcher. En recherchant un premier endroit pour jeter la ligne, nous voyons au loin une famille d’hippopotames. Nous restons à distance pour les observer un moment sans les déranger puis nous repartons un peu plus loin. Sur les berges, de nombreux animaux viennent se désaltérer. Des zèbres, des girafes, des buffles mais aussi de nombreux oiseaux que nous pouvons observer depuis un nouvel angle, depuis cette petite barque en fibre. Une fois le spot de pêche trouvé, nous sortons nos cannes à pêche, ou plutôt notre ficelle munie d’un hameçon pour attraper notre diner du soir. Les prises ne sont pas bien grosses.. La majeure partie est relâchée car trop petite pour notre barbecue. Deux bonnes heures et quelques autres spots après, nous décidons de rentrer.
Les pêcheurs sont à l’eau. Ils déplacent les filets à la main pour rassembler les poissons. Vulnérables, ils marchent et nagent pour s’occuper des filets. Nous leur achetons un gros poisson pour ce soir.
La nuit commence à tomber et la lumière est superbe sur ce petit lac. Tout autour de la rive, les arbres sont morts noyés par la montée des eaux de ces dernières années. Il en résulte un paysage exceptionnel et contrasté.
Parc national de Hell’s Gate
Nous nous levons tôt ce matin car nous avons une journée bien chargée. Nous allons visiter un parc national de manière différente de notre habitude. Le Hell’s Gate est un parc dans la région du Grand Rift. Les félins y sont peu nombreux permettant ainsi aux visiteurs d’aller à la rencontres des animaux à pied ou à vélo. C’est à l’entrée principale que nous louons nos bolides pour la journée. Ce ne sont pas des bêtes de courses mais ça ira pour aujourd’hui. Nous choisissons de partir pour la grande boucle, 22km. Les zèbres sont nombreux. Toujours aussi beaux avec leurs rayures blanches et noires. On ne rencontre personne sur cette boucle. Cela vient peut être des nombreuses critiques sur cette route accidentée, comme nous le lirons plus tard dans le guide du routard. Effectivement, elle n’est pas simple entre le dénivelé, les cailloux et le sable qui nous déséquilibre. On est tout de même bien content de pédaler de nouveau, surtout dans ce joli cadre.
On arrive pas peu fiers au point de vue. Mais pour y accéder, nous comprenons qu’il faut payer. Encore une fois, nous sommes déçus. Comme en Tanzanie, le Kenya abuse des touristes demandant des sommes faramineuses à chaque parc, point de vue, randonnée… nous réussissons à négocier l’entrée pour accéder aux gorges et au premier point de vue.
Sur le retour, nous croisons Sophie la girafe et ses amies. Installées au bord de la route, elles mangent tranquillement les plus hautes feuilles des acacias. Majestueuses,
Elementaita
Ce matin on se réveille doucement avec la vue sur le lac. En allant aux toilettes Valentin aperçoit plein de petits points roses entassés sur l’eau. C’est un groupe de flamands roses. Laurène les a repérés aussi. Ni une ni deux, on file vers le lac pour les observer de plus près. Sous le soleil brillant, le lac d’huile offre une belle réflexion qui dédouble oiseaux et paysages. La salinité élevée du lac est visible sur la berge. Le sel blanc cristallisé, mélangé à la terre beige, crée un décor inhabituel. Le lac jaune, les montagnes volcaniques au loin et des cactus complètent le paysage. Émerveillés dès le réveil, la journée commence bien. La suite sera productive entre bricolage, lessive, écriture et séance de sport. Les singes Vervets nous rendent visite dès que l’on commence à cuisiner. Dès qu’on a le dos tourné, ils s’approchent. Dès qu’on les regarde ils s’arrêtent mine de rien. Ce petit jeu peut durer longtemps. Le seul moyen de les faire reculer c’est de les menacer avec un lance pierre ou un caillou à jeter.
Après une deuxième nuit, une nouvelle journée démarre. Les rayons du soleil commencent à percer entre les rideaux. Le froid nous pousse à rester quelques minutes de plus sous la couette. Puis, on se décide à émerger pour le fameux footing que nous avons prévu de faire autour du lac. Tout est encore calme. Les flamands roses se sont installés non loin de notre campement encore une fois.
Nous partons en longeant le lac, contournant certains campings qui ont privatisé les berges. Le chant des oiseaux nous accompagnent. Les plus beaux ont des cols bleutés changeant de teinte avec la lumière. Nous sommes vigilant lorsque nous nous rapprochons du lac. Trois hippopotames s’y sont installés récemment. Contrairement à ce que l’on peut croire, ce sont des animaux dangereux, notamment celui qui tue le plus en Afrique. On préfère donc éviter toute rencontre. Avant de faire demi-tour, nous voyons au loin des buffles qui broutent paisiblement sur la rive. Le Kenya est le premier pays dans lequel nous voyons autant d’animaux sauvages hors des parcs nationaux.
A notre retour, nous prenons une bonne douche avant de nous installer avec Uyo sur les berges du lac. L’endroit parfait pour prendre notre petit déjeuner. On sort la table, les chaises et c’est parti pour la préparation de crêpes et non pancake car notre stock de levure chimique est à sec.
Il est temps pour nous de retourner à Nairobi pour récupérer le frère de Valentin. Nicolas va se joindre à nous pendant 2 semaines et expérimenter l’aventure en van. Nous aspirons à conduire Uyo au nord du pays dans la region désertique de Turkana.
Magnifique cette région du Kenya
Les photos des oiseux se reflétant dans l’eau sont uniques . Je passe la commande pour un tirage.
Bisous❤️❤️